ITALIE
Le
régime fiscal des immeubles anciens diffère selon que les biens
ont été ou non reconnus par décret du ministère des
affaires culturelles comme revêtant un intérêt culturel
particulier
et qu'ils font ou non partie du
«
patrimoine historique et
artistique national
».
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I. AU MOMENT DE L'ACQUISITION
1) La réduction des droits d'enregistrement lors de l'achat
Les
droits d'enregistrement, exprimés par rapport à la valeur
marchande du bien acquis, sont
généralement de 7 %. Pour
les immeubles classés, ils s'élèvent à
3 %
, qui est également le pourcentage applicable lors de
l'acquisition d'une première résidence principale.
L'application du taux réduit est subordonnée au fait que le
nouveau propriétaire respecte l'obligation de protection de l'immeuble
classé. S'il s'y soustrait dans les deux ans qui suivent l'acquisition,
les droits sont recalculés au taux normal et une pénalité
lui est imposée.
2) L'exemption de l'impôt sur les successions
Les
biens classés sont exclus de l'assiette de l'impôt sur les
successions.
Cet avantage fiscal est repris si les biens sont vendus dans les cinq ans
qui suivent l'ouverture de la succession ou si l'héritier ne respecte
pas la législation sur les biens classés.
3) L'imposition forfaitaire en cas de donation
En cas de donation, le bénéficiaire paie l'impôt sur les donations. En principe, cet impôt représente un pourcentage (entre 3 % et 7 % selon la nature du lien qui existe entre le donateur et le donataire) de la valeur des biens. Les biens classés bénéficient d'un régime exceptionnel : ils sont soumis à une imposition forfaitaire fixée à 130 €.
II. PENDANT LA PÉRIODE DE DÉTENTION
1) La prise en compte d'une assiette favorable pour le calcul du revenu immobilier fictif
Tout
propriétaire d'un immeuble est considéré, même s'il
ne donne pas son bien en location, comme titulaire d'un revenu immobilier. Ce
dernier est calculé sur la base d'une valeur cadastrale moyenne, qui est
en principe révisée au moins tous les dix ans
(4(
*
))
.
Pour les immeubles classés, la valeur cadastrale retenue est la plus
faible de toutes celles qui existent dans la zone cadastrale où se
trouve le bien
, chaque zone cadastrale étant définie de
façon à regrouper des immeubles présentant des
caractéristiques similaires.
2) La déductibilité des frais d'entretien
a) Le bien n'est pas donné en location
Les
propriétaires d'immeubles classés
, sur qui pèse
l'obligation d'entretien, de protection et de restauration de leurs biens,
sont autorisés
à déduire de leur impôt sur
le revenu
- tel qu'il résulte de l'application du taux
d'imposition au revenu imposable -
19 % des frais d'entretien
qui restent à leur charge.
En effet, après calcul de l'impôt brut sont appliquées
plusieurs déductions, notamment relatives aux charges de famille et
à certaines dépenses limitativement
énumérées par la loi, parmi lesquelles les frais
d'entretien des immeubles classés. Les déductions qui sont
effectuées à ce niveau se justifient parce qu'elles ne se
rapportent pas à un revenu particulier. C'est pourquoi elles ne sont pas
appliquées au revenu brut.
Le droit à déduction des frais d'entretien des immeubles
classés n'est admis que si les dépenses sont imposées par
la loi ou nécessaires, le contribuable étant alors tenu de
produire une attestation de l'administration des affaires culturelles.
b) Le bien est donné en location
Lorsque
le bien est donné en location, les frais d'entretien sont déduits
des revenus locatifs qu'il engendre et non pas de l'impôt brut.
Toutefois, la déduction des frais réels est alors exclue. En
effet, le code général des impôts prévoit une
déduction forfaitaire égale à 15 % du montant du
loyer
(ou de la valeur cadastrale si celle-ci est plus
élevée), sans possibilité pour le propriétaire
d'effectuer d'autres déductions. Le taux de la déduction
forfaitaire est de 25 % pour les immeubles situés dans le centre de
la ville de Venise, ainsi que sur les îles de la Giudecca, de Murano et
de Burano.
En outre, dans certaines zones où les tensions sur le marché
locatif sont fortes (en particulier dans les communes de Bologne, Florence,
Gênes, Milan, Naples, Palerme, Rome, Turin et Venise, ainsi que celles
qui les entourent), les propriétaires ont droit à une
déduction supplémentaire de 30 % (qui s'ajoute à la
déduction de 15 % ou de 25 %).
3) La prise en compte d'une assiette favorable pour le calcul de l'impôt foncier communal
L'impôt communal sur les immeubles
est un
impôt
foncier annuel dont le taux varie de 4 %o à 7 %o selon les
communes, la base imposable étant proportionnelle à la valeur
cadastrale.
Pour les immeubles classés, la valeur cadastrale retenue est la plus
faible de celles de la zone cadastrale dans laquelle ils se trouvent.
III. LORS DE LA VENTE
La réduction de l'impôt sur les plus-values immobilières
Si la
vente de l'immeuble engendre une plus-value, le vendeur doit acquitter
l'impôt communal sur les plus-values immobilières
. Cet
impôt est en voie de disparition
(5(
*
))
depuis l'introduction de l'impôt
foncier communal au 31 décembre 1992.
Jusqu'au 1
er
janvier 2003, si la vente d'un bien immobilier
classé engendre une plus-value, celle-ci est imposée.
Pour les
immeubles classés
, le calcul de la plus-value s'effectue selon le
barème de droit commun, mais
l'impôt dû est réduit
de 75 %
.