D. FRANCE MÉDIAS MONDE : DES ENJEUX GÉOPOLITIQUES
Dans le PLF 2025, France Médias Monde bénéficie de 304,9 M€, dont 30,8 M€ au titre de la compensation des effets fiscaux et 2 M€ au titre du programme de transformation. Le gouvernement souhaiterait ramener le montant total de ces crédits à 301,9 M€.
France Médias Monde (FMM) regroupe Radio France internationale (RFI), France 24 et la radio arabophone Monte Carlo Doualiya (MDC). Ces médias sont en première ligne face à la dégradation du contexte international. FMM souligne, d'une part, son faible coût relatif (7 % du budget de l'audiovisuel public) eu égard à son rôle crucial en tant que média mondial français, indépendant, incarnant la liberté d'informer et les valeurs démocratiques, alors que la sphère informationnelle est devenue un champ de luttes d'influences sans merci. Les principaux concurrents de FMM (Deutsche Welle, BBC World Service) disposent de budgets supérieurs d'environ 50 %. Les médias américains et russes disposent de moyens encore bien supérieurs (la Russie dépenserait environ 1,4 milliard de dollars en 2025 pour mettre en oeuvre sa politique informationnelle au niveau mondial).
D'après FMM, la diminution de l'ambition des COM risque d'avoir un impact sur sa capacité à déployer son plan de transformation numérique. La capacité de FMM de maintenir ses fréquences FM au Sénégal pourrait également être remise en cause. Le contexte budgétaire va à l'encontre des préconisations de la commission d'enquête du Sénat sur les ingérences étrangères (juillet 2024), qui a appelé à renforcer les moyens de FMM pour lutter contre la désinformation.
E. L'INSTITUT NATIONAL DE L'AUDIOVISUEL : LA MÉMOIRE DU SERVICE PUBLIC
Dans le PLF 2025, l'INA bénéficie de 105,8 M€, dont 5,4 M€ au titre de la compensation des effets fiscaux et 0,8 M€ au titre du programme de transformation. Le gouvernement souhaiterait ramener le montant total de ces crédits à 104,7 M€. Ce contexte budgétaire risque de conduire à une nouvelle dégradation de la trésorerie de l'INA. La loi de finances de fin de gestion 2023 a en effet alloué à l'INA une dotation exceptionnelle de 6,3 M€ qui a permis de restaurer la situation de trésorerie de l'établissement qui était critique depuis 2021. L'INA regrette que, contrairement aux autres entreprises de l'audiovisuel public, il n'ait pas bénéficié au cours des derniers exercices de dotations en capital de la part de l'État.
Le non-versement des crédits de transformation impacte quatre projets prioritaires ayant pour ambition d'augmenter la « découvrabilité » des contenus notamment grâce à l'intelligence artificielle.