B. DES PRIORITÉS DE FINANCEMENT QUI ÉVOLUENT ENTRE LES ACTIONS DU PROGRAMME 204

1. Des missions réaffectées et des actions en extinction

Si les crédits du programme 204 sont globalement maintenus en 2026 par rapport à 2025, la répartition des crédits entre actions illustre une évolution des priorités de financement.

• Les actions 11 et 16 pâtissent d'une diminution importante du montant de leurs crédits.

L'action 11 « Pilotage de la politique de santé publique » finance notamment le développement et l'exploitation des systèmes d'information (SI) en santé publique, des actions de communication et les partenariats associatifs. En 2026, ses crédits seraient amputés de 14,87 % de leur montant, soit l'équivalent de 7,8 millions d'euros. Un transfert de 8,19 millions d'euros affectera en base cette action, pour confier le pilotage de certains SI à la délégation du numérique en santé.

Évolution du montant des crédits du programme 204 par action
entre 2025 (LFI) et 2026 (PLF)

Source : Commission des affaires sociales, d'après les données du PLF pour 2026

L'action 16 « Veille et sécurité sanitaire » finance le développement et la conduite d'une stratégie d'anticipation et de préparation aux crises sanitaires, ainsi que la gestion des alertes et des crises sanitaires. En 2026, ses crédits diminuent de 60,84 %, soit de 11,8 millions d'euros, en raison de l'arrêt programmé des projets européens RescUE en septembre 2026. Plus de 16 millions d'euros leur étaient consacrés par la LFI pour 2025, contre 3,32 millions d'euros en 2026.

• À l'inverse, les crédits alloués à l'action 14 « Prévention des maladies chroniques et qualité de vie des malades » et à l'action 19 « Modernisation de l'offre de soins » sont respectivement en hausse de 22 % et de 20 %.

L'augmentation du financement de l'action 14 s'explique par les nouveaux crédits qui seront délégués à l'Institut national du cancer (cf. infra) et celle de l'action 19 résulte notamment du soutien au désendettement de l'agence de santé de Wallis-et-Futuna.

2. L'Institut national du cancer, une priorité d'action en 2026

Les besoins de fonctionnement et d'intervention de l'Institut, estimés à 40 millions d'euros par an, sont appelés à croître en lien avec la conduite de divers projets. Dans le cadre de la poursuite de la stratégie décennale de lutte contre les cancers, 9,6 millions d'euros de crédits supplémentaires seraient attribués à l'Inca en 2026, pour une dotation totale de 41,8 millions d'euros.

• En application de la loi n° 2025-596 du 30 juin 2025 visant à mettre en place un registre national des cancers, l'Inca se voit confier le pilotage de ce registre, constitué à partir des données des registres locaux existants et de celles de la plateforme de données en cancérologie.

À ce titre, 4,6 millions d'euros seront délégués à l'Inca, qui deviendra l'unique financeur national public des registres locaux. Ces crédits correspondent à des redéploiements de ressources existantes dédiées à ces registres, dont 1,3 million d'euros alloué à Santé publique France et 3,2 millions d'euros délégués en circulaire budgétaire sous forme de mission d'intérêt général (MIG).

• Par ailleurs, le PLF pour 2026 augmente de 5 millions d'euros la subvention pour charge de service public de l'Inca, compte tenu de l'épuisement de sa réserve de trésorerie.

D'une part, la construction et le déploiement du registre national nécessitera probablement des crédits complémentaires à compter de 2027. D'autre part, l'Inca poursuit l'expérimentation du dépistage organisé du cancer du poumon, dont le coût est estimé à 1,8 million d'euros en 2026.

Il est par ailleurs attendu de l'Institut qu'il continue à soutenir la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) et qu'il s'implique dans la relance de la participation aux dépistages organisés des cancers. Pour mener l'ensemble de ses missions dans le respect des budgets alloués, des mesures d'efficience devraient être fixées dans le prochain COP.

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