CHAPITRE II LE COMMERCE EXTÉRIEUR : UNE CONTRIBUTION TOUJOURS FORTE DU SOLDE AGRO-ALIMENTAIRE
I. LE BILAN DE 1995
Le solde du commerce extérieur français a atteint 104,5 milliards de francs en 1995, contre 82 milliards en 1994.
Une telle performance trouve son origine dans l'accroissement du solde agro-alimentaire, mais aussi dans le recul du déficit énergétique à 60 milliards de francs et dans l'amélioration de l'excédent industriel.
A. UNE VUE D'ENSEMBLE
L'année 1995 se distingue de la précédente par une nette amélioration de son excédent agro-alimentaire qui, en franchissant la barre des 53 milliards de francs, progresse de plus de 14% par rapport à celui de 1994. Malgré la contre-performance du mois de décembre, les exportations cumulées atteignent, en fin d'année, 208,9 milliards de francs (+ 6,2 % par rapport à 1994), soit un niveau jamais égalé dans le passé.
La contribution du solde des produits des industries agro-alimentaires est, une fois encore, déterminante dans le résultat global. L'excédent des produits des IAA (45,8 milliards de francs) s'est accru de 4,6 milliards en un an, essentiellement à la suite d'une progression plus vive des exportations (+ 6,4 %) que des importations (+ 4,5 %). Actuellement, 85 % de nos échanges agro-alimentaires en valeur sont consacrés aux produits des IAA.
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B. LA PERMANENCE DES « POINTS FORTS » DU COMMERCE AGRO-ALIMENTAIRE FRANÇAIS : LE BILAN PAR SECTEUR
L'étude de l'évolution annuelle du commerce extérieur agro-alimentaire ne révèle pas de modification majeure dans les produits échangés. Durant l'année écoulée, la France a globalement accru ses excédents sur les produits traditionnellement excédentaires, tout en accentuant les déficits sur les produits qu'elle a l'habitude d'importer en grande quantité.
Le premier poste excédentaire reste celui des vins et spiritueux (29,7 milliards de francs), mais sa stabilité en un an cache les moindres performances du secteur des spiritueux, alors que les exportations de vins progressent.
Les céréales demeurent toujours le second excédent français (24,3 milliards de francs) qui s'est encore renforcé en 1995, en affichant une croissance de 13 % sur l'année précédente. Cette amélioration est, en partie, due au blé dont les cours ont été soutenus durant toute l'année, permettant une meilleure valorisation des exportations françaises, tant sur le marché communautaire que sur les pays tiers. Il faut souligner, à cet égard, la réapparition de la Chine comme client important en 1995. Si les échanges de blé ont été plus favorables durant cette année, tel n'a pas été le cas de ceux du maïs dont le solde a chuté de 11 % à la suite d'un repli de la production française 1994/1995. L'amélioration du solde en produits laitiers (+2,3%) par rapport à 1994 peut être soulignée, sans pour autant que celle-ci constitue l'élément marquant de l'année. On peut toutefois rappeler que l'excédent du commerce de fromages représente, à lui tout seul, 60 % du solde des produits laitiers.
L'augmentation de plus de 21 % du solde en sucre en 1995 est, en partie, expliquée par la meilleure tenue, au niveau mondial, des cours qui a permis à la France de vendre plus cher ses 2,8 millions de tonnes de sucre.
Du côté des soldes traditionnellement déficitaires, la tendance, l'an passé, a été dans le sens d'un accroissement de ces soldes. Seuls, les déficits en « soja et manioc », « animaux et viandes » et « conserves » affichent une meilleure orientation pour cette année, puisque leur déficit se réduit par rapport à 1994.
Pour ce qui est des autres produits, on constate une détérioration. Ainsi, nos échanges de poissons, crustacés et mollusques affiche un déficit de 7,9 milliards de francs en 1995, soit une progression de 5,3 % en un an. Ce poste demeure celui qui pèse le plus dans notre commerce extérieur agro-alimentaire et le moins bon résultat enregistré cette année s'explique surtout par le net recul de nos importations, tant dans l'Union européenne que vers les pays tiers, alors que, dans le même temps, nos exportations n'ont pas cessé de croître.