B. UNE RECONDUCTION GARANTIE DES ACTIONS EN FAVEUR DES ANCIENS COMBATTANTS
Alors que le budget voté pour 1998 se traduisait par des diminutions de crédits qui mettaient en péril l'exécution dans de bonnes conditions de la politique d'action sociale et de la politique de la mémoire, la baisse des dotations budgétaires prévue pour 1999 ne devrait pas entraîner de fragilisation des actions menées en faveur des anciens combattants et de leurs ayants cause.
1. La politique de la réparation
Les
dépenses relatives à la réparation comprennent :
- les pensions d'invalidité et les allocations et indemnités
rattachées (chapitre 46-20) ;
- la retraite du combattant (chapitre 46-21) ;
- les prestations de sécurité sociale remboursées par
l'Etat au profit des pensionnés de guerre (chapitre 46-24) ;
- les soins médicaux gratuits (chapitre 46-27) ;
- l'appareillage des mutilés (chapitre 46-28).
Ces dépenses représenteront, en 1999, 87 % du budget du
secrétariat des anciens combattants.
Evolution des dotations budgétaires au titre de la réparation
Chapitre |
Intitulé |
Loi de finances initiale pour 1998 |
Projet de loi de finances pour 1999 |
Evolution |
46-20 |
Pensions d'invalidité |
18.466 |
17.664 |
- 4,3 % |
46-21 |
Retraite du combattant |
2.186 |
2.226 |
+ 1,8 % |
|
Total dette viagère |
20.652 |
19.890 |
- 3,7 % |
46-24 |
Prestations de sécurité sociale |
1.453 |
1.319 |
- 9,2 % |
46-27 |
Soins médicaux gratuits |
945 |
906 |
- 4,1 % |
46-28 |
Appareillage |
61 |
61 |
- |
|
Total prise en charge des soins |
2.459 |
2.285 |
- 7,1 % |
|
Total dépenses de réparation |
23.111 |
22.175 |
- 4,1 % |
(en
millions de francs)
La diminution globale des dépenses de réparation, qui se poursuit
à un rythme de 4,1 %, cache en réalité des baisses
plus ou moins accentuées.
•
La dette viagère diminue mais de manière
divergente.
Les crédits relatifs à la dette viagère, qui
s'élèvent à 19,9 milliards de francs soit 78 %
du total du budget, diminuent de 3,7 % en 1999.
Mais les dépenses liées aux pensions et celles liées
à la retraite du combattant évoluent de manière
divergente. Cette évolution divergente des crédits s'explique par
des diminutions différenciées du nombre de parties prenantes.
S'agissant des
pensions d'invalidité
, le nombre de
pensionnés devrait diminuer de 4 % en 1999 pour s'établir
à 534.000. Les extinctions de droits liées à la
mortalité naturelle ne sont en effet que très partiellement
compensées par l'attribution de pensions nouvelles au titre de veuve ou
de pensionné " hors guerre " et par la révision des
pensions.
En revanche, l'application du rapport constant permettra une revalorisation
significative des pensions de 1,41 %, évolution supérieure
à celle des pensions de vieillesse (+ 1,2 % prévu par le
projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999) et
à celle de l'inflation (+ 1,1 % prévu en 1999).
Dans ces conditions, la diminution de 4,3 % des crédits liés
aux pensions d'invalidité ne peut s'expliquer que par une baisse du
montant moyen des pensions versées. Cette baisse s'expliquerait alors
par la part croissante des ayants cause (veuves et orphelins) dans la
population des pensionnés.
S'agissant de la
retraite du combattant
, le nombre de parties prenantes
ne devrait diminuer que de 0,4 % en 1999 contre 3,5 %.
896.000 personnes devraient toucher la retraite du combattant en 1999.
Cette stabilisation des effectifs s'explique par les attributions nouvelles en
faveur des appelés du contingent ayant servi en Afrique du Nord, dont
les premières classes d'âge atteignent l'âge de 65 ans. Les
attributions nouvelles compensent alors pratiquement l'extinction des droits
liée à la disparition des générations
précédentes. Dès lors, l'application du rapport constant
permet une progression nette des crédits de 40 millions de francs.
L'assouplissement sensible des conditions d'attribution de la carte du
combattant au profit des personnes mobilisées en Afrique du Nord devrait
se traduire à l'avenir par une augmentation du nombre de personnes
bénéficiant de la retraite du combattant et des crédits
correspondants. 63 % des effectifs mobilisés en Afrique du Nord ont
en effet reçu la carte du combattant. Il faut toutefois noter que la
retraite du combattant est versée à un taux unique
(217 francs par mois au 31 décembre 1997) qui reste faible. Les
implications budgétaires devraient donc n'être que très
modérées.
•
Les dépenses consacrées à la prise en
charge des soins dus aux pensionnés de guerre sont en baisse sensible,
mais l'accès aux soins n'est pas menacé.
Les crédits budgétaires consacrés à la prise en
charge des soins au titre de la réparation diminuent sensiblement (-
7,1 %) pour s'établir à 2,3 milliards en 1999.
Cette diminution s'explique très largement par la réduction de
9,2 % des crédits inscrits au titre du chapitre 46-24.
Depuis la loi du 29 juillet 1950, les invalides pensionnés à
85 % sont obligatoirement assurés au régime
général de la sécurité sociale, l'Etat prenant
à sa charge les prestations servies et les dépenses
correspondantes étant inscrites au chapitre 46-24.
La diminution de 9,2 % des crédits, bien supérieure à
la contraction prévisionnelle des effectifs, ne se traduira pas par une
moindre prise en charge de la couverture sociale des plus grands invalides. Il
s'agit en réalité d'une mesure d'ajustement budgétaire.
Les dépenses nettes sont en effet bien inférieures aux
crédits inscrits en loi de finances initiale. Ainsi, en 1997, les
dépenses nettes au titre de ce chapitre n'ont atteint que
1.271 millions de francs, soit un montant bien inférieur à
celui budgété pour 1999. Il convient également de rappeler
que ce chapitre est porté sur le tableau des crédits
provisionnels, ce qui permet de garantir l'effectivité du droit à
réparation même si les crédits inscrits en loi de finances
initiale se révèlent insuffisants.