III. LES PRIORITÉS DU BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Le projet de budget de l'enseignement supérieur pour 1998 est construit autour de trois priorités.
1. Les créations d'emplois
Le projet de budget comporte la création de
4.200 emplois, 3.000 emplois d'enseignants et enseignants-chercheurs
et 1.200 emplois de non enseignants.
Deux faits sont ainsi à souligner :
·
la forte augmentation du nombre de ces emplois publics
intervient dans un contexte de diminution des effectifs étudiants
(environ - 8.500 cette année), ce qui pose la question de la
pertinence de cette mesure, au regard de la situation générale
des comptes publics ;
·
les emplois de professeurs agrégés (1.200)
représentent 40 % des emplois d'enseignants créés,
facteur considéré comme contribuant, une fois encore, à
"secondariser" l'enseignement supérieur.
En outre, le taux de la prime d'administration des présidents
d'universités est revalorisé de 27 % et celui des
présidents et directeurs de grands établissements, de 14 %.
La Cour des Comptes avait noté une pratique critiquable en
matière d'heures complémentaires. Il faut donc souligner la
réduction des crédits qui leur sont alloués en 1998.
2. L'investissement immobilier
L'ouverture d'un milliard de francs supplémentaires
d'autorisations de programme doit permettre :
- pour 585 millions, la mise en sécurité des
établissements d'enseignement supérieur (notamment les
établissements parisiens),
- pour 415 millions, des constructions, notamment quelques grosses
opérations, mais aussi des études préparatoires au plan
U3m (Universités 3ème millénaire).
Il est cependant possible de noter que le total des dépenses en capital
diminue, en crédits de paiement, de près de 7 %.
Les déclarations du ministre laissent toutefois craindre une trop forte
concentration de ces crédits sur les universités parisiennes, qui
est susceptible de nuire à la contribution de l'enseignement
supérieur à l'aménagement du territoire.
3. Les moyens de fonctionnement
Le projet de budget pour 1998 prévoit une dotation de
10 millions de francs pour l'équipement informatique des IUFM et la
formation aux nouvelles technologies, ainsi qu'une somme de 9 millions
pour l'établissement public du campus de Jussieu.
Cependant, eu égard à l'ampleur de l'effort à soutenir en
matière de développement des nouvelles technologies, tout comme
la tâche difficile qui s'annonce sur le campus de Jussieu, ces
crédits apparaissent nettement insuffisants.