B. LA COOPÉRATION CULTURELLE ET SCIENTIFIQUE
Le Gouvernement a fait du chapitre 42-11 " Coopération culturelle et scientifique " une de ses priorités budgétaires pour 2000. Les crédits inscrits augmentent en effet de 117,8 millions de francs, soit une hausse de 6,75 %.
Evolution du chapitre 42-11 " Coopération culturelle et scientifique "
(en millions de francs)
|
Crédits votés 1999 |
Mesures acquises 2000 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Ecart (en %) |
Personnel de coopération (article 10) |
345,6 |
- |
645,6 |
14,3 |
359,9 |
+ 4,1 % |
Bourses, formation, échanges de transferts de savoir-faire (article 20) |
545,8 |
-1 |
544,8 |
51 |
595,8 |
+ 9,1 % |
Appui aux organismes concourant à la coopération culturelle et scientifique (article 30) |
663,9 |
- 2,3 |
661,6 |
48,7 |
710,4 |
+ 7% |
Recherche et échanges scientifiques et technologiques (article 40) |
25 |
- |
25 |
3,7 |
28,7 |
+14,8 % |
Appui local aux projets de coopération (article 50) |
104,7 |
- 2,6 |
102,1 |
- |
102,1 |
- 2,5 % |
Service des affaires francophones (article 80) |
61,6 |
- |
61,6 |
- |
61,6 |
- |
Total |
1.746,7 |
- 5,9 |
1.740,8 |
117,8 |
1.856,6 |
+ 6,4 % |
Le
nombre de boursiers étrangers est stable depuis 1994 et varie entre
23.000 et 23.500 boursiers par an. En revanche, on constate que le nombre total
de mensualités accordées n'a cessé de
décroître : 37 % de baisse depuis 1990 pour s'élever
en 1998 à 80.194 mensualités. Les boursiers proviennent de plus
en plus d'Europe de l'Est tandis que la part des pays de l'ex-champ n'a
cessé de diminuer : de 22,4 % en 1989 à 18,9 % en 1998. 2000
marque l'inversion de la tendance à la baisse des crédits en
faveur des bourses. Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit ainsi
de doter de 35 millions supplémentaires le programme Eiffel de bourses
d'excellence qui est destiné à former des dirigeants
étrangers d'entreprise et d'administration dans les grandes
écoles françaises.
Le service des affaires francophones, constitué de treize agents, voit
reconduite à 61,6 millions de francs la dotation de l'année
précédente qui sert pour 53,7 millions de francs à
financer le Fonds multilatéral unique de la francophonie en
exécution des décisions prises à l'occasion des
conférences des chefs d'Etat ou de Gouvernement ayant en commun l'usage
de la langue française. 7,9 millions de francs vont à la
subvention de différentes associations francophones. Le service des
affaires francophones a notamment pour mission de rendre compte de
l'utilisation des fonds affectés par la France aux opérateurs de
la francophonie : Agence de la francophonie, Agence universitaire de la
francophonie (qui a fait l'objet de fortes critiques de la part d'audits
extérieurs ce qui a conduit à des changements à sa
tête), etc.
Les institutions de la francophonie
Le
secrétariat général de la francophonie
Au sommet de Hanoï a été créé un
secrétariat général de la francophonie, élu pour
quatre ans par les chefs d'Etat et de gouvernement, placé sous
l'autorité du sommet, de la conférence ministérielle et du
Conseil permanent.
Le secrétaire général assume deux grandes missions. Il est
le porte-parole politique et le représentant officiel de la francophonie
au niveau international. Il anime aussi la coopération francophone,
proposant aux conférences ministérielles et aux sommets des
orientations et des arbitrages. La France a contribué à
l'installation du secrétaire général pour
3,5 millions de francs en 1998. En 1999, 2,5 millions de francs ont
été inscrits de nouveau au budget du service des affaires
francophones.
Le Haut conseil de la francophonie
Le Haut conseil de la francophonie a été institué le
12 mars 1984. Il réunit 34 personnalités francophones,
françaises ou étrangères, nommées par le
Président de la République pour cinq ans. Le Haut conseil de la
francophonie a pour missions l'organisation d'une session annuelle regroupant
tous ses membres autour d'un thème retenu par le Président de la
République et l'établissement d'un rapport annuel sur
l'état de la francophonie dans le monde. La quinzième session de
1999 a été consacrée à " la philosophie et la
stratégie du projet francophone ". Le champ de cette
évaluation était global, concernant aussi bien la qualité
scientifique des programmes que le mode de fonctionnement de l'institution. Ce
rapport a fait apparaître un bilan fortement contrasté des actions
menées par l'AUF. Il reconnaît à l'AUF le mérite
d'avoir lancé des programmes appréciés de leurs
bénéficiaires, dans une approche résolument
multilatérale, mais il critique le pilotage approximatif, voire
erratique, de l'institution et son mode de fonctionnement opaque et
excessivement centralisé. Enfin, au titre de l'administration et de la
gestion financière, il dénonce de sérieuses carences. En
conclusion, les experts ont notamment recommandé de mettre fin au plus
vite à la confusion des rôles existant entre celui d'association
d'universités et celui d'opérateur des sommets ; ils ont
étalement préconisé un audit budgétaire et
financier complet de l'AUF. Ces observations seront prises en compte fortement
pour 2000. Cet organisme dispose de moyens décroissants (755.000 F
sur le chapitre 34-98 en 1999) alors que ses activités et le nombre
de ses membres augmentent.
L'Agence universitaire de la francophonie
Avec près de 85 % de l'ensemble des moyens qui lui sont consentis,
la France est le principal bailleur de fonds de l'Agence universitaire de la
francophonie (AUF), dont le budget annuel pour le
biennum
1998-1999
était de 231,5 millions de francs. Cette contribution prend la
forme d'engagements financiers et de mises à disposition de personnels.
En principe, les engagements financiers de la France octroyés via le
Fonds multilatéral unique (FMU) pour la seconde année du
biennum
1998-1999 s'élevaient à 135,2 millions
de francs, dont 92,5 millions de francs au titre du FAC et
26,7 millions de francs du reste du ministère des affaires
étrangères. En réalité, pour
l'année 1999, les financements ont connu des retards en raison
d'une évaluation externe globale de l'institution,
réalisée à partir de janvier 1999.
Le coût des personnels mis à disposition de l'AUF peut être
évalué à 15 millions de francs, dont 13 millions
de francs à la charge de la nouvelle DGCID. Pas moins de
30 fonctionnaires français se trouvent ainsi mis à
disposition.
En 1999, l'Agence universitaire de la francophonie a fait l'objet d'une
évaluation externe qualitative et multilatérale, dont
l'initiative revient largement à la France.
Source : Ministère des affaires étrangères
Votre rapporteur spécial entend cependant formuler trois remarques sur
cette forte progression :
• elle ne profite aucunement à la Zone de solidarité
prioritaire et ne saurait se voir comme un effort supplémentaire en
matière d'aide au développement ;
• elle est en réalité " gonflée " par 40
millions de francs
8(
*
)
qui
correspondent à des transferts effectués en cours d'année
depuis le chapitre 42-11 " coopération technique au
développement " ;
la progression nette est donc de 77,8
millions de francs soit une hausse non négligeable (un peu moins de 4,5
%) par rapport à l'exécution de 1999
;
• elle permet principalement un développement des bourses
conformément aux demandes répétées du Sénat
depuis plusieurs années.