II. LA PROMOTION DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE FRANÇAIS

La promotion de l'enseignement supérieur et de la recherche constitue une composante essentielle de la politique d'attractivité . Ainsi, les retombées économiques de la mobilité étudiante internationale sont estimées, pour la France, à plus de 1,7 milliards d'euros nets par an. La promotion de l'enseignement supérieur et de la recherche est également un facteur de diffusion de la langue française à travers le monde, et de transmission des valeurs véhiculées par la France au plan international.

A. LA FRANCE EN RECUL DANS UN CONTEXTE TRÈS CONCURRENTIEL

1. La France, pays toujours attractif pour les étudiants étrangers
a) La France, premier pays d'accueil non anglophone

En 2016-2017 :

- la France compte 323 900 étudiants étrangers , soit une augmentation de 3,2 % par rapport à 2015-2016 ;

- 272 402 étudiants étrangers sont inscrits dans les universités , soit 75 % des étudiants accueillis ;

- 102 598 visas de long séjour pour études à titre privé ont été délivrés (+16,3 %).

D'après l'UNESCO, la France est passée, en 2014 (chiffres les plus récents disponibles) du 3 ème au 4 ème pays d'accueil de la mobilité étudiante internationale, après les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie. Elle demeure le premier pays non anglophone d'accueil d'étudiants étrangers.

b) La répartition par origine géographique

La répartition des étudiants étrangers par provenance géographique est relativement stable dans le temps. On note néanmoins, comme l'an dernier, une légère diminution du nombre d'étudiants provenant d'Asie/Océanie . La part du continent américain, qui ne représente que 8,6 % des étudiants étrangers, progresse lentement .

Répartition des étudiants étrangers inscrits dans les universités françaises

Zones géographiques

2016-2017

Inscrits

en % monde

Évolution par rapport à 2015-2016

Europe

63 752

26,86 %

0,58%

Asie/Océanie

32 579

13,44 %

-1,10 %

Amériques

20 950

8,64 %

0,78 %

Moyen-Orient et Proche-Orient

11 717

4,83 %

3,05 %

Afrique (dont Maghreb)

113 320

46,75 %

5,51 % (6,67 %)

Divers

84

0,03 %

5 %

Total monde

242 402

100 %

2,73 %

Source : réponse au questionnaire de vos rapporteurs pour avis

c) La répartition par niveau d'études et disciplines

Les étudiants étrangers sont plus nombreux en licence (L) qu'en master (M) et doctorat (D). Leur proportion par rapport à l'ensemble des étudiants augmente toutefois avec le niveau universitaire.

2016-2017

Français

Étrangers

% étrangers / total

L

902 296

111 735

11,02 %

M

496 310

105 593

17,54 %

D

35 522

25 074

41,38 %

TOTAL

1 434 128

242 402

14,46 %

Source : réponse au questionnaire de vos rapporteurs pour avis

37 % des étudiants étrangers s'orientent vers les disciplines scientifiques (dont 7,3 % vers le domaine de la santé), 31 % vers les disciplines du droit, des sciences politiques, de l'administration et de l'économie-gestion, 18,74 % vers les disciplines linguistiques et littéraires et 13 % vers les sciences humaines et sociales.

2. Une concurrence internationale forte

Alors que la mobilité étudiante au niveau mondial a augmenté de 46 % entre 2009 et 2016, la France n'a accueilli que 13 % d'étudiants étrangers supplémentaires. Notre pays perd donc des parts de marché .

En 2014, d'après les chiffres de l'UNESCO, six destinations ont attiré près de la moitié des étudiants en mobilité dans le monde : États-Unis (19,6%), Royaume-Uni (10%), Australie (6,2 %), France (5,5%), Russie (5%) et Allemagne (4,9%). La part relative de ces six États est toutefois passée de 55 % en 2002 à 51 % en 2014, évolution qui traduit la concurrence d'un nombre croissant de nouvelles destinations dans un contexte d'expansion de la demande mondiale.

Ainsi, entre 2010 et 2015, les effectifs d'étudiants en mobilité internationale ont augmenté de 75 % en Russie (6 ème rang), de 72 % en Chine (9 ème rang), de 208 % aux Pays-Bas (11 ème rang), de 172 % en Arabie saoudite (13 ème rang) et de 179 % en Turquie (14 ème rang).

Si les chiffres internationaux sont à considérer avec prudence, en raison de leur hétérogénéité, ils révèlent néanmoins que l'accueil d'étudiants étrangers est conçu comme une composante importante de toute politique d'influence de dimension régionale ou mondiale .

La diversification de la mobilité étudiante est rapide. Ainsi, s'agissant des étudiants africains , « si l'Europe reste la priorité (49 %), elle perd du terrain au profit de la mobilité intracontinentale (21 %) en particulier vers l'Afrique du sud, le Ghana, la Tunisie ou le Maroc. Le Moyen-Orient, particulièrement l'Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis, a récemment renforcé son attractivité en développant une offre spécifique de bourses d'études islamiques. La Turquie, l'Ukraine et l'Inde font également une forte percée sur les pays subsahariens. La Chine qui ne publie pas ses chiffres est probablement en nette progression. » 32 ( * ) . Avec 458 300 étudiants en mobilité internationale diplômante, l'Afrique représente environ un étudiant mobile sur dix dans le monde.


* 32 « La mobilité internationale des étudiants africains », Les notes de Campus France, Hors-série n° 16, septembre 2017.

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