V. LES JOP : UNE RÉUSSITE EXEMPLAIRE POUR LES ARMÉES, DES CONSÉQUENCES POUR L'OPÉRATION SENTINELLE

A. LA RÉUSSITE DES JOP

Comme l'a rappelé le chef d'état-major des armées, l'opération de sécurisation des JOP a sans doute été la plus grande opération militaire sur le territoire national depuis des décennies.

La mission confiée aux armées était de participer à la sécurisation multi-milieux et se déclinait en trois objectifs stratégiques : sécurisation des JOP 2024 ;démonstration de la solidarité des armées avec la Nation et de leur cohésion interne, avec des contributions hors du strict domaine de la sécurité permettant de souligner le lien armées-Nation et de montrer le professionnalisme des militaires français en France et à l'étranger ; enfin, prise en charge par les armées de leur propre soutien (soutien commun, soutien santé et soutien des systèmes d'information et de communication).

Cette mission s'est déroulée en préservant les engagements en cours et les activités majeures des armées, comme l'appui à la formation des Forces armées ukrainiennes. La force interarmées d'environ 18 000 militaires était ainsi répartie en trois blocs, un bloc soutiens (environ 3 000), un bloc de 5 000 militaires environ regroupant des capacités spécialisées de l'armée de terre (1 500 effectifs), un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA, 3 000), un dispositif particulier de surveillance maritime (DPSM, 700) ; enfin un bloc de la force Sentinelle, à 10 000 hommes au maximum. Seules les villes de Paris et Marseille ont vu le déploiement de dispositifs interarmées significatifs et 80 % de la Force a été déployée en Ile-de-France.

La force en charge du contrôle de zone s'est déployée autour des plateformes aéroportuaires, des hubs urbains, des zones publiques des grandes gares et des lieux publics hautement touristiques. La force détenant des capacités spécialisées a appuyé les opérations de blanchiments des sites d'épreuve, de déminage, d'appui à la mobilité, de transport de matériels.

L'armée de terre a été le contributeur principal du soutien logistique, aspect clef de l'opération. Il s'est intégré dans le cadre déjà éprouvé de l'engagement des armées sur le territoire national, notamment Sentinelle, mais les postures permanentes de sécurité (PPS-A, PPS-M et PPC pour le cyber). Le soutien a reposé prioritairement sur le dispositif permanent de soutien territorial de proximité, renforcé par des moyens de soutien propres à la force et bénéficiant du soutien complémentaire offert par le recours à l'externalisation. Ce soutien a mobilisé 2 à 3 000 hommes des directions et services interarmées, dans les domaines de l'acheminement et du transport (personnel et matériel), de la condition du personnel en opération, du MCO terrestre et aéronautique, du soutien de l'homme, médical, des munitions, du pétrolier et du soutien au stationnement.

En tant qu'opération, la sécurisation des JOP a ainsi constitué un grand succès. En particulier, le dialogue civilo-militaire a été très approfondi, ce qui a permis aux armées, en comparaison de Sentinelle, d'améliorer la cohérence de leurs missions, notamment en déployant avec succès de nouvelles capacités spécialisées : capacités cyno-techniques, de déminage, anti NRBC et anti drones.

Cependant, la mission devait nécessairement avoir un impact sur la préparation opérationnelle (PO), dans un contexte déjà tendu du fait de l'ensemble des missions menées actuellement. Les JOP ont donc été pris en compte dans la programmation de la PO et des projections des unités pour en lisser les effets sur un cycle triennal. Ainsi, durant la période de juin à octobre, les camps d'entraînement, dans lesquels se déroule la préparation opérationnelle interarmes, ont vu une baisse de leur taux de fréquentation d'environ 10 points par rapport à une période similaire hors JOP. Au total, le nombre de compagnies au standard opérationnel « haute intensité » (SO3) attendu en fin d'année est estimé à 90 % de l'objectif qui aurait été fixé sans JOP.

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