AVANT-PROPOS

Les industries culturelles ont su s'adapter pendant une crise pandémique qui se trouve désormais derrière elles et sont maintenant revenues dans une forme de normalité. Pour autant, la numérisation toujours plus avancée des modes de consommation les pousse, à des degrés divers, à faire évoluer leurs modèles économiques. La pandémie a cependant souligné leur contribution non seulement à la croissance, mais également au bien-être général de la population, peut-être encore plus sensible dans la période actuelle. À ce titre, les avancées obtenues par le Sénat sur le financement du Centre national de la musique (CNM) dans la loi de finances pour 2024, ou bien la poursuite du soutien au secteur du jeu vidéo, sont autant de facteurs encourageants pour le futur, car ils marquent l'engagement constant des pouvoirs publics.

I. DES INDUSTRIES CULTURELLES EN PROGRESSION EN 2023

A. UN MARCHÉ DES INDUSTRIES CULTURELLES EN PROGRESSION

Entre 2022 et 2023, les industries culturelles ont connu une progression de 6 %, avec un chiffre d'affaires qui s'établit à 15 milliards d'euros.

Cette croissance, plus de six fois supérieure à celle du PIB, illustre une nouvelle fois l'intérêt grandissant des Français pour les oeuvres culturelles dans une période pourtant pleine d'incertitudes.

La progression n'est cependant pas uniforme. Si l'édition, moins touchée en 2022 par la crise pandémique, affiche une croissance modeste de 1,2 %, le cinéma, en phase de rattrapage, progresse de 22 %1(*).

De manière générale, les dépenses en programmes audiovisuels des Français croissent de 7 %, avec une dépense annuelle moyenne par foyer de 384 €.

Sources : bilan annuel du CNC pour l'audiovisuel, SNE pour l'édition

B. UN BUDGET STABLE, AU PRIX DU DÉCALAGE OU DE L'ABANDON D'UN PROJET PRÉSIDENTIEL

Les crédits du programme « Livre et industries culturelles » demeurent stables en euros courants, avec une très légère baisse de 0,4 % dans le projet de loi de finances pour 2025. Ils s'établissent ainsi à 357,9 millions d'euros.

La Bibliothèque nationale de France (BnF), qui représente à elle seule 70 % des crédits du programme, connait cependant une progression de 2 %, soit 4,7 millions d'euros (voir infra).

Compte tenu de cette hausse, la stabilité est obtenue en partie par la légère diminution des crédits consacrés aux autres opérateurs du programme :

- la Bibliothèque publique d'information (BPI), qui perd 1,6 million d'euros dévolus à son relogement, qu'elle devra donc assumer sur son fonds de roulement ;

- le Centre national du livre (CNL), dont les crédits de fonctionnement diminuent de 440 000 euros ;

- le Centre national de la musique (CNM), dont la dotation baisse de 1,3 million d'euros (voir infra).

Quel avenir pour la Maison du dessin de presse ?

Le projet de loi de finances pour 2025 semble acter le report sine die de la Maison du dessin de presse, annoncée par le Président de la République en janvier 2020 et dont l'ouverture était prévue en 2026. Le projet de loi de finances pour 2024 prévoyait en effet l'ouverture de 12,6 millions d'euros de crédits de paiement en 2025 et 2026 pour mener à bien ce projet. Les documents budgétaires ne mentionnent plus dorénavant, de manière laconique, que l'année 2027, sans qu'aucun crédit dédié n'y soit associé. Interrogée sur ce sujet lors de son audition devant la commission le 5 novembre 2024, la ministre a simplement souligné les difficultés du projet, liées aussi bien au financement qu'aux contenus à exposer, avec la question des caricatures.


* 1 Voir à ce sujet l'avis budgétaire de Jérémy Bacchi pour la commission.

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