I. LES CREDITS INSCRITS DANS LE PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2003
A. LES GRANDES MASSES DU BUDGET « URBANISME ET LOGEMENT » POUR 2003
Pour 2003, le budget de l'urbanisme et du logement s'établit à 7,3 milliards d'euros en moyens de paiement, soit une quasi-stabilité par rapport à la loi de finances initiale pour 2002. Les crédits sont cependant réduits de 3,5 % en moyens d'engagement, en raison d'une sensible inflexion des autorisations de programme (-7,6 %).
|
LFI 2002 |
PLF 2003 |
Evolution |
Dépenses ordinaires |
5 406,10 |
5 403,10 |
- 0,1% |
Dépenses en capital
|
1 896,80 |
1 889,70 |
- 0,4% |
Total moyens de paiement |
7 302,90 |
7 292,80 |
- 0,1% |
Dépenses en capital
|
2 141,90 |
1 979,30 |
- 7,6% |
Total moyens d'engagement |
7 548,00 |
7 282,40 |
- 3,5% |
1. Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires s'élèvent à 5,4 milliards
d'euros pour 2003, soit un montant identique à celui inscrit en loi de
finances initiale pour 2002. Elles représentent 74 % des
crédits du fascicule et sont constituées à 97 % des
crédits d'aides personnelles au logement.
Depuis 1999, des économies de constatation avaient été
réalisées sur les aides personnelles au logement grâce
à la stabilisation du nombre de bénéficiaires, soit 6,3
millions de ménages.
En 2001 et 2002, une importante réforme des aides personnelles a
été mise en oeuvre. Le premier volet a entraîné une
hausse sensible des dépenses, malgré les économies de
constatation. Le second volet, mis en oeuvre en 2002, pour un coût de
244 millions d'euros, a été plus que compensé par des
économies de constatation à hauteur de 409,7 millions
d'euros après prise en compte d'une provision pour la majoration des
aides au 1
er
juillet 2002. De surcroît, il faut rappeler que
195 millions d'euros de dotations budgétaires ont été
annulées par le collectif budgétaire pour 2001 afin de
résorber la trésorerie excédentaire des caisses
d'allocations familiales, trésorerie qui n'avait pas été
portée auparavant à la connaissance du Parlement.
Pour 2003,
72,5 millions d'euros sont dégagés pour l'extension
en année pleine
de l'actualisation des aides au 1er juillet 2002 et
8,94 millions d'euros doivent permettre l'ajustement des prestations aux
besoins. Parallèlement,
des « mesures d'économies
sur les barèmes » permettraient de stabiliser le montant des
dotations budgétaires en 2003
. Comme l'an dernier, la revalorisation
des aides au 1
er
juillet 2003 n'est pas clairement
provisionnée.
Les dotations aux aides personnelles au logement
(en millions d'euros)
LFI 2002 |
5.234,06 |
PLF 2003 |
5.239,00 |
écart 2003/2002 |
+ 4,94 |
dont |
|
extension en année pleine de l'actualisation au 1/07/2002 |
+ 72,50 |
Mesures d'économies |
- 76,50 |
On rappellera que l'ensemble des aides s'élève, y compris la part financée par les régimes de prestations familiales, à 12,7 milliards d'euros 1( * ) .
2. Les dépenses en capital
Les
dépenses en capital, s'élèvent à 1,9 milliard
d'euros en crédits de paiement pour 2003, soit une stabilité
(-0,4 %) après les baisses de 1,9 % et 1,3 % dans les
lois de finances initiales 2001 et 2002.
Les investissements exécutés par l'Etat
(titre V)
représentent 30,2 millions d'euros en 2003, soit une baisse de 3,5
%. Il s'agit des actions foncières (8,3 millions d'euros) et de la
réalisation de travaux d'office de sortie d'insalubrité (3,5
millions d'euros) dont les crédits sont reconduits en moyens de paiement
mais sensiblement réduits en autorisations de programme (de
18,3 à 11,7 millions d'euros), pour les acquisitions en
Ile-de-France. Les crédits d'études en matière de
construction, de logement, d'habitat et d'urbanisme sont réduits de 5,7
% en crédits de paiement mais reconduits en autorisations de programme.
Il s'agit des dotations aux études centrales et locales pour 15,5
millions d'euros et des crédits d'étude du plan urbanisme,
construction et architecture (PUCA) pour 2,9 millions d'euros.
Les subventions d'investissement du titre VI soit
1,86 milliard
d'euros en 2003, représentent 98,4 % des dépenses en
capital
. Elles se décomposent en quatre chapitres d'importance
très inégale.
1 - les crédits destinés aux
villes nouvelles et à
l'action foncière et à l'aménagement urbain
,
dont
les contrats de plan Etat-régions
(chapitre 65-23) passent de
40,86 millions d'euros en LFI 2002 à 27 millions d'euros dans le
PLF 2003. Les moyens d'engagement sont réduits de 40,46 millions d'euros
à 31 millions d'euros.
2 - les subventions
en matière de recherche
(chapitre 65-30) sont
reconduites en 2003, et s'élèvent à 2,13 millions d'euros.
3 - les crédits destinés à la
construction et à
l'amélioration de l'habitat
(chapitre 65-48)
qui
représentent 1,8 milliard d'euros, sont en hausse modérée
de 1,1 %.
Plus précisément, la quasi totalité des lignes concernant
le logement social progresse sensiblement :
- les crédits de paiement pour
l'amélioration de la
qualité de service dans le logement social
sont presque
triplés et passent de 11,4 à 31,6 millions d'euros. Les
autorisations de programme sont en revanche réduites de 47,3 à
31,3 millions d'euros.
- les
crédits pour la construction et l'amélioration de
l'habitat locatif social
progressent de 401 à 435,5 millions d'euros
(+ 8,6 %), les autorisations de programme passant de 459,1 à 474
millions d'euros (+ 3,2 %). Cette ligne dite "fongible" finance les
prêts locatifs aidés, les prêts locatifs à usage
social PLUS et les primes à la réhabilitation PALULOS.
- les
subventions au titre d'acquisitions foncières pour
l'implantation de logements locatifs en Ile-de-France
passent de 33,2
à 39 millions d'euros en crédits de paiement et de 63,8
à 80 millions d'euros en autorisations de programme.
- les
aides à la préparation et à la mise en oeuvre des
opérations d'amélioration de l'habitat
progressent de 7,6
à 17 millions d'euros en moyens de paiement, mais avec une
réduction de 20,6 à 18 millions d'euros en autorisations de
programme.
- les
opérations les plus sociales
(réquisitions,
démolitions et changement d'usage, aires d'accueil des gens du voyage)
progressent de 69 à 72,8 millions d'euros en crédits de paiement
et diminuent de 102,9 à 95,4 millions d'euros en autorisations de
programme.
- les
subventions d'investissement à l'Agence nationale pour
l'amélioration de l'habitat (ANAH)
qui incluent les versements de la
prime à l'amélioration de l'habitat (PAH) s'élèvent
à 411,6 millions d'euros en crédits de paiement, soit une
progression substantielle de 13,2 %. Il faut toutefois noter que cette
progression apparente pourrait ne pas être suffisante compte de la forte
réduction de la trésorerie de l'ANAH en 2002 (cette
trésorerie avait permis de suppléer la réduction des
moyens budgétaires). De surcroît, les autorisations de programme
de l'ANAH sont réduites de 11 % ce qui laisse craindre une
réduction réelle de ses interventions
2(
*
)
.
Les crédits pour la
résorption de l'habitat insalubre
sont
stables à 8,93 millions d'euros pour 2003.
Enfin, la seule ligne budgétaire réduite en crédits de
paiement comme en autorisations de programme pour 2003, et sur laquelle porte
donc l'essentiel de l'effort d'économie, est la ligne consacrée
aux subventions du prêt à taux zéro. Les moyens de paiement
sont réduits de 884,2 à 780 millions d'euros (-11,8 %) et
les moyens d'engagement sont réduits de 869 à 778
millions d'euros (-10,5 %).
La diminution du coût moyen des
prêts est invoquée pour expliquer cette nouvelle réduction,
mais elle traduit en fait la réduction en termes réels du
dispositif engagée depuis plusieurs années, et ceci malgré
l'appréciation très positive sur l'efficacité sociale et
économique.
B. LES AGRÉGATS
Le budget de l'urbanisme et du logement comprend deux grands agrégats : « solidarité dans le logement » et « développement de l'habitat et renouvellement urbain ».
(en millions d'euros)
|
Crédits votés en 2002 |
Crédits demandés |
Evolution |
|||
Agrégats |
|
en 2003 |
|
|||
|
DO + CP |
AP |
DO + CP |
AP |
DO + CP |
AP |
Solidarité dans le logement |
5.349,2 |
- |
5.349,0 |
- |
0,0% |
- |
Développement de l'habitat et renouvellement urbain |
1.953,8 |
2.141,9 |
1.943,8 |
1.979,3 |
-0,5% |
-7,6% |
TOTAL |
7.302,9 |
2.141,9 |
7.292,8 |
1.979,3 |
-0,1% |
-7,6% |
1. Solidarité dans le logement
L'agrégat « solidarité dans le
logement » est la nouvelle dénomination de l'ancien
agrégat « aides à la personne ».
Il regroupe la contribution de l'Etat aux
aides à la personne
,
qui ont pour finalité d'abaisser, dans le secteur locatif ainsi que dans
le secteur de l'accession, le taux d'effort des ménages, et
les
subventions pour les personnes défavorisées
(fonds de
solidarité pour le logement, subventions aux associations) ou
les
accédants en difficulté
(fonds d'aide aux accédants en
difficulté).
-
• La contribution de l'Etat au financement des aides à la
personne, aide personnalisée au logement (APL) et allocation de logement
sociale (ALS) atteint donc 5,23 milliards d'euros en 2003 soit une
stabilité par rapport à 2002.
Pour la première fois, la contribution au Fonds national de l'habitat (FNH), qui verse l'APL et la contribution au Fonds national de l'aide au logement (FNAL), qui verse l'ALS, sont fusionnées sous l'appellation « contribution de l'Etat au financement des aides à la personne ».
Les années précédentes, notre collègue Jacques Pelletier, rapporteur spécial, avait critiqué les estimations des dotations aux deux fonds, le FNH et le FNAL, qui ne recouvraient absolument pas l'évolution des prestations. Cette fusion des moyens met donc fin à la fiction de deux aides distinctes de l'Etat et pourrait présager d'une fusion réelle des fonds dans un objectif de simplification.
• L'effort de solidarité en faveur du logement des personnes modestes se complète de deux contributions aux actions des départements et des associations :
- 31,7 millions d'euros pour l'aide au logement temporaire , soit une diminution de 4,2 %. L'an passé, la ligne avait fortement progressé pour donner des moyens nouveaux destinés à financer les aides à la gestion des aires de nomades. Les aires d'accueil bénéficient, par ailleurs, d'aides à l'investissement pour leur réalisation ou leur réhabilitation pour un montant de 32,6 millions d'euros (à comparer à 22,87 millions d'euros en LFI 2002).
2. Développement de l'habitat et renouvellement urbain
Cet
agrégat regroupe une série d'anciens agrégats :
« logement", "études, expérimentation, information",
"recherche", "aménagement foncier et urbanisme". Malgré sa
diversité,
l'essentiel de l'agrégat est constitué des
aides à la pierre.
Les aides à la pierre, plus particulièrement concentrées
sur le chapitre 65-48 (construction et amélioration de l'habitat) sont
stables en moyens de paiement mais diminuent de 7,6 % en autorisations de
programmes.
•
La
ligne fongible
(prêts locatifs
aidés PLA-prêts locatifs à usage social PLUS-primes
à l'amélioration des logements à usage locatif et à
occupation sociale-PALULOS), destinée à la construction et
à la réhabilitation des HLM (chapitre 65-48/10) progresse de 401
à 435,5 millions d'euros (+ 8,6 %), les autorisations de
programme passant de 459,1 à 474 millions d'euros (+ 3,2 %).
Cette dotation permettra
la réalisation effective de 54.000
logements
en 2003, soit un niveau sensiblement égal à celui
budgété en 2002 (55.000) auxquels devraient s'ajouter près
de 4.000 logements réalisés par la nouvelle association
foncière du 1 % logement, créée à l'initiative
du Sénat par la loi de finances pour 2002.
L'augmentation de la ligne devrait permettre surtout de faire davantage de
PALULOS
, qui avaient été réduits ces dernières
années, de façon à satisfaire les besoins de
réhabilitation du patrimoine HLM ; parmi les 100.000 logements
réhabilités, les opérations relevant des sites
prioritaires de la politique de la ville ou intégrés dans une
action de renouvellement urbain ainsi que les opérations concernant la
mise en sécurité des installations d'ascenseur seront
prioritaires.
Il faut noter
que l'an dernier avait été annoncée la
distribution de 110.000 PALULOS contre 120.000 en 2001
, mais que ces
chiffres n'ont pas été respectés, l'année 2001
ayant connu une très forte chute des opérations de
réhabilitation lourdes, de 123.000 à 88.000. Paradoxalement,
l'objectif de 100.000 PALULOS pour 2003 est donc un objectif plus
réaliste que celui de l'an dernier, compte tenu des nouveaux moyens
financiers dégagés.
•
L'accession à la propriété
(article 65-48/30) bénéficiera de 780 millions d'euros
de crédits de paiement en 2002. Depuis 1998, les dotations en faveur de
l'accession à la propriété auront diminué de
234 millions d'euros.
•
La subvention d'investissement à
l'Agence
nationale pour l'amélioration de l'habitat
(ANAH) qui inclue les
versements de la prime à l'amélioration de l'habitat (PAH)
s'élève à 411,6 millions d'euros en crédits de
paiement, soit une progression de 13,2 %. Elle est toutefois réduite de
11 % en autorisations de programme de 442,1 à 392 millions d'euros, ce
qui laisse craindre une réduction de ses interventions, comme cela s'est
amorcé ces deux dernières années
4(
*
)
.
C. UN EFFORT GLOBAL TRÈS IMPORTANT
1. D'importantes aides fiscales et ressources extra-budgétaires
L'examen du seul budget de l'urbanisme et du logement ne permet pas d'avoir une idée précise de l'effort collectif en faveur du logement. En effet, des mesures très importantes concernant le secteur du logement sont décidées en dehors de la discussion du budget du logement, ou sous la forme de mesures fiscales. Le tableau ci-après montre que l'effort global en faveur du logement s'est fortement accentué en 1999 et en 2000 pour connaître une pause depuis 2001 5( * ) .
EFFORT PUBLIC EN FAVEUR DU LOGEMENT hors collectivités locales (DO + CP ouverts en LFI en M€)
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
PLF 2003 |
|
Aides personnelles au logement (APL et ALS via FNAL et FNH) |
4 532 |
5 054 |
5 279 |
5 236 |
5 336 |
5 234 |
5 239 |
FSL/ ALT/FAAD |
69 |
70 |
104 |
110 |
110 |
115 |
110 |
Total aides budgétaires à la personne |
4 601 |
5 124 |
5 384 |
5 346 |
5 445 |
5 349 |
5 349 |
Anciennes aides aux HLM et à l'accession |
204 |
116 |
98 |
51 |
37 |
31 |
22 |
Fonds de garantie de l'accession sociale (FGAS) |
61 |
40 |
46 |
65 |
56 |
38 |
28 |
Prêt à 0% |
1 067 |
1 012 |
956 |
899 |
894 |
886 |
782 |
Construction et amélioration de l'habitat (Ligne fongible) |
545 |
489 |
440 |
415 |
457 |
446 |
506 |
Amélioration de l'habitat (ANAH+PAH+RHI) (1) |
409 |
442 |
459 |
469 |
419 |
373 |
421 |
Aide au logement dans les DOM (1) |
71 |
87 |
137 |
140 |
145 |
161 |
173 |
Compte d'affectation spéciale Ile de France (2) |
86 |
78 |
75 |
0 |
0 |
0 |
|
Opérations sociales et divers |
30 |
56 |
45 |
58 |
55 |
102 |
112 |
Total aides budgétaires à la pierre |
2 473 |
2 320 |
2 256 |
2 097 |
2 063 |
2 036 |
2 043 |
Epargne-logement |
915 |
1 235 |
1 235 |
1 143 |
1 372 |
1 479 |
1 480 |
Compensation de l'exonération de TFPB |
95 |
69 |
45 |
30 |
120 |
96 |
96 |
Compensation de la réduction des droits de mutation à titre onéreux (part logement) |
564 |
1 273 |
1 317 |
1 370 |
1 402 |
||
TOTAL AIDES BUDGETAIRES |
8 083 |
8 747 |
9 483 |
9 890 |
10 317 |
10 330 |
10 370 |
Réduction d'impôt des propriétaires occupants * (3) |
1 540 |
1 671 |
1 616 |
1 229 |
535 |
310 |
185 |
Régime TVA des travaux dans les locaux à usage d'habitation * |
656 |
3 049 |
3 300 |
3 400 |
3 500 |
||
Réduction d'impôt des propriétaires bailleurs * |
1 220 |
1 442 |
1 531 |
1 804 |
1 967 |
1 966 |
1 927 |
Exonération des intérêts et primes des CEL et PEL * |
1 189 |
1 342 |
1 342 |
1 570 |
1 675 |
1 780 |
1 880 |
Exonération des organismes HLM de l'IS |
213 |
198 |
259 |
259 |
310 |
299 |
290 |
Régime TVA des terrains à bâtir pour la construction de logements sociaux |
102 |
61 |
50 |
46 |
44 |
44 |
44 |
Régime TVA sur la construction, l'aménagement ou la vente de logements sociaux |
183 |
320 |
610 |
717 |
660 |
638 |
633 |
Exonération de l'IR des intêrets livret A- part logement * |
610 |
595 |
579 |
503 |
475 |
570 |
585 |
Total dépenses fiscales (4) |
5 057 |
5 628 |
6 642 |
9 177 |
8 966 |
9 007 |
9 044 |
1% logement (Total des emplois à long terme) * |
1 849 |
1 816 |
1 852 |
1 875 |
2 328 |
2 420 |
2 600 |
Contribution des régimes sociaux au financement de l'AL et de l'APL * |
5 586 |
5 751 |
5 950 |
6 024 |
6 212 |
6 496 |
6 510 |
Contribution des employeurs au FNAL * |
1 305 |
1 381 |
1 506 |
1 441 |
1 659 |
1 678 |
1 726 |
TOTAL AIDES NON BUDGETAIRES |
13 795 |
14 577 |
15 950 |
18 517 |
19 165 |
19 601 |
19 880 |
TOTAL GENERAL |
21 878 |
23 324 |
25 433 |
28 407 |
29 482 |
29 931 |
30 250 |
progression/année n-1 |
-0,3% |
6,6% |
9,0% |
11,7% |
3,8% |
1,5% |
1,1% |
*
Estimations pour 2002 et 2003
(1) A partir de 1998, les opérations nouvelles au titre de la RHI dans
les DOM sont inscrits sur le budget de l'Outre-mer
(2) CAS 902-30 supprimé en LFI 2000. Crédits inscrits sur le
budget général à partir de 2000.
(3) Cette série ne tient plus compte de l'exonération du revenu
en nature des logements dont le propriétaire se réserve la
jouissance.
(5) La suppression de la contribution annuelle représentative du droit
de bail prévue en LFI 2000 n'est pas prise en compte, dans la mesure
où elle ne constitue pas une disposition dérogatoire en faveur du
logement à un impôt existant, mais conduit à la disparition
d'un impôt notamment applicable au logement.
2. Un effort global pourtant difficile à chiffrer
Les mesures fiscales en faveur du logement sont importantes. Le tableau ci-joint en livre le détail, par catégorie de bénéficiaires. On notera que certaines mesures ne sont pas chiffrées par les services du ministère des finances.
|
|
Evaluation en M€
|
||
Intitulé de la mesure |
Art. CGI |
|||
|
|
2001 |
2002 |
2003 |
Propriétaires occupants |
|
|
|
|
Réduction d'impôt au titre des intérêts des emprunts contractés pour l'habitation principale |
199 sexies |
390 |
210 |
60 |
Crédit d'impôt pour dépenses d'acquisition de gros équipements et assimilés |
200 quater |
63 |
100 |
125 |
Exonération des plus-values de cession des résidences principales et de certains logements |
150 C-I et II |
nc 6( * ) |
nc |
nc |
Abattement sur la résidence principale pour l'assiette de l'ISF |
885 S |
107 |
111 |
115 |
Abattement sur la résidence principale pour l'assiette des droits de successions |
764 bis |
nc |
nc |
nc |
Bailleurs privés |
|
|
|
|
Réduction d'impôt au titre des dépenses engagées pour la construction ou l'acquisition de logements neufs destinés à la location (dépenses engagées jusqu'au 31 décembre 1997). |
199 nonies à 199 decies D |
6 |
- |
- |
Réduction d'impôt au titre des investissements locatifs dans les résidences de tourisme situées dans les zones de revitalisation rurale |
199 decies E, F et G |
2 |
4 |
7 |
Exonération du revenu des logements loués à certaines personnes défavorisées |
15 bis |
69 |
69 |
46 |
Déduction des dépenses de grosses réparations et d'amélioration. |
31-I-1° a,b,b bis et 31-I-2°a |
800 |
820 |
870 |
Déduction forfaitaire majorée sur les revenus des logements neufs et des logements loués sous conditions de loyer et de ressources du locataire |
31-I-1° e |
36 |
31 |
28 |
Déduction au titre de l'amortissement sur les revenus des logements neufs loués à usage d'habitation principale (sous conditions de loyer et de ressources du locataire à compter du 1.1.1999) |
31-I-1°-f et g |
604 |
582 |
514 |
Déduction des dépenses de démolition et de reconstitution de toiture ou des murs extérieurs effectuées dans les zones franches urbaines. |
31-I-1 b
quater
|
nc |
nc |
nc |
Déduction forfaitaire majorée sur les revenus des logements loués à des personnes modestes |
31-I-1° e |
- |
- |
15 |
Régime d'imposition simplifié des revenus fonciers (régime micro-foncier) |
32 |
75 |
90 |
90 |
Exonération des produits tirés de sous-locations de logements consenties à des personnes socialement défavorisées |
92 L |
nc |
nc |
nc |
Exonération accordée sous certaines conditions, aux personnes louant ou sous-louant en meublé, une partie de leur habitation principale. |
35 bis-I et II |
nc |
nc |
nc |
Exonération des revenus tirés des locations de logements meublés à des personnes défavorisées |
35 bis-III |
nc |
nc |
nc |
Logement social |
|
2001 |
2002 |
2003 |
Exonération d'IS des organismes d'HLM et des offices publics d'aménagement et de construction (OPAC) |
207-1-4°,4°bis et 4°ter |
310 |
299 |
290 |
Exonération des transferts de biens de toute nature opérés entre organismes HLM et sociétés de crédit immobilier ou leurs unions en matière de droit proportionnel |
1051-1° |
nc |
nc |
nc |
Application du droit réduit de 1 % sur les cessions d'actions de sociétés d'économie mixte exerçant une activité de construction ou de gestion de logements sociaux et d'organismes d'HLM |
762-I-2° |
nc |
nc |
nc |
Enregistrement gratis des constitutions et dissolutions d'organismes d'habitation à loyer modéré |
1052-I |
nc |
nc |
nc |
Exonération de TVA des cessions de terrains par les collectivités locales aux offices publics d'HLM |
261-5-2° |
nc |
nc |
nc |
Exonération de TVA de la vente de logements sociaux par les organismes d'HLM et les sociétés d'économie mixte. |
261-5-7° |
|
|
|
Taux de 5,5 % applicable aux terrains à bâtir achetés par des organismes d'HLM ou des personnes bénéficiaires de prêts spécifiques pour la construction de logements sociaux à usage locatif |
278 sexies I-1 et II |
44 |
44 |
44 |
Taux de 5,5% pour les livraisons à soi-même d'opérations de construction ou de travaux d'amélioration, de transformation, d'aménagement et d'entretien de logements sociaux à usage locatif et pour la vente de logements sociaux neufs à usage locatif |
278 sexies I-2,3 et 4 |
660 |
638 |
633 |
Autres mesures |
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|
|
|
Crédit d'impôt pour dépenses d'entretien de l'habitation principale |
200 ter |
82 |
- |
- |
Exonération d'impôt sur le revenu de l'allocation logement et de l'aide personnalisée au logement |
81-2° bis |
450 |
460 |
460 |
Exonération d'impôt sur le revenu des intérêts et primes versés dans le cadre de l'épargne logement |
157-9° bis |
1 675 |
1 780 |
1 880 |
Exonération des plus-values immobilières issues de petits patrimoines et des plus-values de cessions de faible importance |
150 B, 150 F |
nc |
nc |
nc |
Abattements divers sur le montant de la plus-value imposable. |
150 Q, DA |
nc |
nc |
nc |
D'une
manière générale, le tableau sur l'effort global de la
Nation en faveur du logement fait apparaître
des évolutions
majeures, et notamment l'accroissement des dépenses fiscales dans
l'ensemble des dépenses en faveur du logement.
La montée en
charge du régime de TVA à taux réduit pour les logements
sociaux, sous forme de livraison à soi-même, depuis 1997 est un
premier élément. La mise en oeuvre d'une baisse
généralisée de la TVA sur les travaux
réalisés dans les logements à usage d'habitation, pour un
coût estimé à 3,5 milliards d'euros, mesure reconduite en
2003, est le second élément qui permet d'expliquer l'importance
grandissante des mesures fiscales dans la politique du logement.
Parmi l'évolution générale des aides au logement, on
peut également distinguer l'évolution des aides à la
pierre par rapport à celle des aides à la personne.
Les aides budgétaires à la pierre ne représentent que
6,7 % du total des dépenses en faveur du logement
en
2003
soit une légère diminution par rapport à 2002, et
les aides à la personne passent de 18,2 % du total en 2002 à
17,7 % en 2003. A titre de comparaison, les aides fiscales représentent
29,9 % du total en 2003 contre 30,8 % en 2002 : le maintien des aides
fiscales s'explique en particulier par le prolongement de la TVA à taux
réduit sur les travaux réalisés dans les logements
d'habitation.
Les lignes qui augmentent le plus fortement sont celles consacrées
à
l'épargne-logement
et diverses contributions
« non budgétaires » comme le 1 % logement et
les contributions
des régimes sociaux
aux aides personnelles
au logement.
Part des dépenses d'épargne-logement dans les aides
budgétaires au logement
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
1 235 |
1 143 |
1 372 |
1 479 |
1 480 |
9 483 |
9 890 |
10 317 |
10 330 |
10 370 |
13,02% |
11,56% |
13,30% |
14,32% |
14,27% |
Pour
2003, les versements au titre de l'épargne-logement atteindront 1,48
milliard d'euros, alors que l'ensemble des aides budgétaires à la
pierre ne représente que 2 milliards d'euros
(prêt à
taux zéro, prêts à la construction sociale, subventions
pour l'amélioration de l'habitat privé).
La mention de l'épargne-logement dans les aides budgétaires au
logement montre enfin la limite de la présentation globale de l'effort
de la Nation en faveur du logement.
Des différences d'appréciation existent au sein même des
présentations des services de l'Etat : le compte du logement
considère, par exemple, que les avantages fiscaux liés à
l'exonération des intérêts du livret A et de
l'épargne logement n'ont pas à être comptabilisés
« en faveur du logement » car ce sont des avantages accordés
aux épargnants. Toutefois, dans le tableau « effort public en
faveur du logement » présenté plus haut et conçu par
la direction du budget, ont été rajoutées à cette
liste l'exonération des intérêts et primes versés
dans le cadre de l'épargne logement ainsi que l'exonération des
intérêts des livrets A.
Il conviendrait qu'une coordination s'établisse entre les services de
l'Etat pour distinguer clairement ce qui relève de l'aide au logement de
ce qui relève, par exemple, du soutien à l'épargne
populaire. La faible utilis ation des plans d'épargne-logement pour des
acquisitions immobilières plaide actuellement pour une
présentation de l'épargne-logement comme un simple produit
d'épargne non spécifique au logement.