II. L'EXÉCUTION DU BUDGET « URBANISME ET LOGEMENT » EN 2001 ET 2002
A. L'EXÉCUTION DU BUDGET EN 2001
1. Des annulations au-delà du contrat de gestion
Pour
l'année 2001, le gouvernement a reconduit le dispositif du
« contrat de gestion » instauré en 1999 et dont l'objet
est de mettre en réserve certains crédits correspondant à
des économies constatées, après un examen contradictoire
des perspectives de consommation pour l'année entre la direction du
budget et le ministère dépensier. Ce contrat de gestion se
décline en deux volets :
- pour l'ensemble des crédits en dépenses ordinaires et
dépenses en capital, des gels en vue d'annulations futures ;
- un engagement pour les dépenses ordinaires et les crédits de
paiement sur un montant minimum de reports.
Au total, les crédits annulés dans le cadre du contrat de gestion
ont été de 472 millions d'euros en autorisations de programme et
de 265,787 millions d'euros en dépenses ordinaires plus crédits
de paiement.
Les annulations de crédits ont été opérées
par trois arrêtés en date du 21 mai 2001, du 14 novembre 2001 et
du 27 décembre 2001.
Par ailleurs, la direction générale de l'urbanisme, de l'habitat
et de la construction s'était engagée à maintenir sur son
budget 134,7 millions d'euros de reports à fin 2001 en dépenses
ordinaires et crédits de paiement.
La négociation du contrat de gestion et des annulations a eu pour
contrepartie une négociation sur les redéploiements
autorisés.
(en millions de francs)
|
Contrat de gestion |
Arrêté 21 mai 2001 |
Arrêté 14 novembre 2001 |
Arrêté 27 décembre 2001 |
Total annulations |
||||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
|
AP |
CP |
TOTAL TITRE III |
0,0 |
-50,0 |
0,0 |
-50,0 |
0,0 |
-1,5 |
|
- |
-51,5 |
37-40 saturnisme |
|
-50,0 |
|
-50,0 |
|
-1,5 |
|
- |
-51,5 |
TOTAL TITRE IV |
0,0 |
-525,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
-1300,0 |
|
- |
-1300,0 |
4 ème partie |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
|
- |
|
6 ème partie |
0,0 |
-525,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
-1300,0 |
|
- |
-1300,0 |
46-40 FNAL/FNH |
|
-500,0 |
|
|
|
-1275,0 |
|
- |
-1275,0 |
46-50 FSL/ALT/FAAD |
|
-25,0 |
|
|
|
-25,0 |
|
- |
-25,0 |
TOTAL TITRE V |
-12,0 |
-32,0 |
-10,0 |
-10,0 |
-2,0 |
-44,0 |
|
-12,0 |
-54,0 |
55-21 urbanisme, acquisitions |
-10,0 |
-10,0 |
-10,0 |
-10,0 |
|
|
|
-10,0 |
-10,0 |
57-30 études |
-2,0 |
-22,0 |
|
|
-2,0 |
-44,0 |
|
-2,0 |
-44,0 |
TOTAL TITRE VI |
-210,0 |
-340,0 |
-200,0 |
-140,0 |
-60,0 |
-198,0 |
-200,0 |
-460,0 |
-338,0 |
65-23 Urbanisme, aménagement |
|
|
|
|
|
-38,0 |
|
|
-38,0 |
65-48 : |
-210,0 |
-340,0 |
-200,0 |
-140,0 |
-60,0 |
-160,0 |
-200,0 |
-460,0 |
-300,0 |
dont Ligne fongible |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- art 02 qualité de service |
200,0 |
|
|
|
|
|
|
- |
|
- art 10 locatif social |
0,0 |
|
|
|
|
|
|
- |
|
- art 20 surcharge foncière IdF |
-160,0 |
-100,0 |
|
|
|
-55,0 |
|
- |
-55,0 |
- art. 40 Prêt à taux zéro |
|
|
|
|
-50,0 |
-105,0 |
|
-50,0 |
-105,0 |
- art. 60 Opérations soc |
100,0 |
-50,0 |
|
-50,0 |
|
|
|
|
-50,0 |
- art 70 RHI |
-50,0 |
|
|
|
-10,0 |
|
|
-10,0 |
|
- art 90 ANAH |
-300,0 |
-190,0 |
-200,0 |
-90,0 |
|
|
-200,0 |
-400,0 |
-90,0 |
TOTAL LOGEMENT |
-222,0 |
-947,0 |
-210,0 |
-200,0 |
-62,0 |
-1543,5 |
-200,0 |
-472,0 |
-1743,5 |
Les
annulations les plus significatives ont porté sur
les aides
personnelles au logement
,
et ceci bien au-delà du contrat de
gestion.
Ainsi, les crédits annulés ont représenté 195
millions d'euros sur les aides personnelles
, soit 4 % des crédits
initiaux.
Il s'agissait de l'annulation de crédits budgétaires constitutifs
d'une « cagnotte » accumulée depuis l'exercice 2000,
mais qui n'était pas visible dans les comptes de l'Etat. En effet, les
versements de l'Etat aux caisses d'allocations familiales (CAF) pour les aides
personnelles correspondent aux crédits budgétaires et ne tiennent
compte qu'
a posteriori
et selon un mécanisme complexe,
de
l'évolution réelle des aides. De cet écart aurait
résulté sur les deux dernières années un
excédent de trésorerie au profit des caisses d'allocations
familiales (CAF) que l'Etat n'a récupéré que très
tardivement.
L'an passé, notre collègue Jacques Pelletier, rapporteur
spécial avait mis en valeur cette anomalie :
« Votre rapporteur spécial regrette ce manque
caractérisé de transparence du budget de l'Etat en matière
de dotations aux aides personnelles. Chaque année, les aides
personnelles au logement évoluent de manière
incompréhensible entre les deux fonds qui les gèrent (fonds
national d'aide au logement, fonds national de l'habitat), l'impact des
revalorisations au 1
er
juillet et des aménagements
n'étant pas clairement identifié. Le Parlement est ainsi
amené à voter des dotations de plus en plus
éloignées de la réalité des besoins et ne
bénéfice pas du minimum de sincérité sur
l'évolution réelle des dotations aux aides personnelles au
logement. »
On ne peut que se réjouir que des améliorations de
présentation aient lieu dans le budget pour 2003 (fusion des aides
budgétaires) mais de nombreux efforts restent à
réaliser.
Enfin, les annulations ont été particulièrement
importantes sur le chapitre 65-48 « construction et
amélioration de l'habitat » et en particulier sur le budget du
prêt à taux zéro et sur celui de l'ANAH
. On peut
d'ailleurs noter que les annulations sur les crédits de l'ANAH ont
clairement dépassé les estimations du contrat de gestion. La
dernière annulation, par arrêté du 27 décembre
2001, a suivi de quelques jours la revalorisation des moyens de l'Agence
votée à l'initiative du Parlement.
2. La consommation des crédits en 2001
Au
total, la consommation des crédits du budget « urbanisme et
logement » en 2001 est assez élevée :
-
96,7 % du total des crédits disponibles soit 93,7 % du total des
crédits obtenus en loi de finances initiale ont été
consommés pour les dépenses ordinaires
: seules les
dépenses de lutte de saturnisme demeurent à un niveau très
inférieur aux prévisions ;
-
94 % des crédits disponibles pour les autorisations de programme
et 87,7 % des crédits disponibles pour les crédits de paiement
ont été consommés
. Sur le chapitre 65-48 qui
représente 95 % des crédits du titre VI, à
l'exception des articles budgétaires 65-48/40 «Accession à
la propriété Prêt sans intérêt» et
65-48/90 «Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat
Subventions d'investissement » qui ont connu une réduction sensible
de leur consommation au regard de celle de l'année antérieure,
tous les autre articles sont très fortement consommés, notamment
en raison de l'effet du plan de relance du logement social sur les articles
65-48/10 (ligne fongible) et 65-48/20 (surcharge foncière en Ile de
France).
B. L'EXÉCUTION DU BUDGET EN 2002
1. Les modifications de crédits en cours d'année
Les
reports de crédits
de 2001 sur 2002 ont été
actés par les arrêtés suivants :
-
pour les dépenses ordinaires
par deux arrêtés en
date du 26 mars 2002. Ces reports étaient de 171,4 millions d'euros dont
144,8 millions d'euros sur le chapitre 46-40 « contribution de l'Etat au
financement des aides à la personne ». Il s'agit de crédits
engagés non mandatés.
-
pour les crédits de paiement
par arrêté du 25 mars
2002 pour un montant de 226,528 millions d'euros.
Par décret du 7 février 2002,
7,6 millions d'euros ont
été annulés sur l'article 65-48/40 « Accession
à la propriété. Prêts sans
intérêt. ».
Cette annulation est intervenue en
contrepartie de l'ouverture du décret d'avance n°2002-143 du 7
février 2002 destiné à réduire une partie du
déficit de la compagnie Air Liberté.
Le principal fait à relever est la mise en oeuvre de la
régulation républicaine
qui s'est accompagnée d'un gel
d'une partie des crédits, gels qui ont été levés en
mi-septembre .
Le taux de consommation des crédits, au 30 septembre 2002,
s'élève à :
- 69,5 % de la dotation disponible pour les dépenses ordinaires
(68,5 % constaté au 30 septembre 2001).
- 49,9 % de la dotation disponible pour les autorisations de programme
(71,5 % constaté au 30 septembre 2001).
- 53,3 % de la dotation disponible pour les dépenses en crédits
de paiement (64,9 % constaté au 30 septembre 2001).
Il y a donc manifestement une réduction de la consommation des
crédits d'investissement du budget de l'urbanisme et du logement, qui se
confirme avec les annulations inscrites dans le second projet de loi de
finances rectificative pour 2002 présenté par le Gouvernement.
2. Les modifications de crédits dans le projet de loi de finances rectificative pour 2002
Les
ouvertures de crédits
pour le budget de l'urbanisme et du
logement dans le projet de loi de finances rectificative pour 2002 sont
très faibles et s'élèvent à 4,18 millions d'euros
en dépenses ordinaires. La décomposition de ces crédits
est la suivante :
- 175.051 euros sur le chapitre 44-30 (interventions en faveur du logement, de
l'habitat et de l'urbanisme) correspondant au remboursement à l'Agence
foncière et technique de la région parisienne (AFTRP) des
indemnités de licenciement de personnels de la mission d'étude du
schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF).
- 4 millions d'euros sur le chapitre 55-21 (urbanisme, acquisition et travaux)
correspondant au rattachement de produits de cessions immobilières
provenant de l'ex Fonds d'aménagement de la région Ile-de-France
(FARIF).
Les
annulations de crédits
sont par contre importantes
puisqu'elles s'élèvent à 224,75 millions d'euros en
dépenses ordinaires et crédits de paiement et 138 millions
d'euros en autorisations de programme.
Ce sont les dépenses
d'investissement qui sont le plus touchées
, alors que les
années précédentes, des économies de constatation
avaient également pu être réalisées sur les aides
personnelles au logement.
- en
dépenses ordinaires
, 12,7 millions d'euros sont
annulés, dont 8,4 millions d'euros sur le chapitre 37-40 consacré
à la lutte contre le saturnisme et 4 millions d'euros sur le chapitre
46-50 relatif à la participation de l'Etat aux fonds de
solidarité pour le logement, aux fonds d'aides aux accédants en
difficulté et au logement des personnes défavorisées.
- en
dépenses en capital
, 224,7 millions d'euros en
crédits de paiement et 138 millions d'euros en autorisations de
programme sont annulés.
Les annulations de crédits portent
pour l'essentiel sur le chapitre 65-48 (construction et amélioration de
l'habitat) pour 211,5 millions d'euros en crédits de paiement
et
128 millions d'euros en autorisations de programme
. Les autres annulations
portent sur le chapitre 65-23 (urbanisme, aménagements du cadre de vie
urbain) pour 9,9 millions d'euros en crédits de paiement, sur le
chapitre 57-30 (études en matière de construction, de logement,
d'habitat et d'urbanisme) pour 3,35 millions d'euros en crédits de
paiement et 6,85 millions d'euros en autorisations de programme.
Si l'on décompose davantage le chapitre 65-48, les annulations en
crédits de paiement concerneraient, sous réserve
d'éventuelles modifications, les subventions pour l'implantation de
logements locatifs en Ile-de-France à hauteur de 50 millions d'euros,
les prêts à aux zéro à hauteur de 61,5 millions
d'euros, les opérations les plus sociales à hauteur de 35
millions d'euros et les subventions d'investissement de l'Agence nationale
d'amélioration de l'habitat à hauteur de 65 millions d'euros. Les
annulations portent donc essentiellement sur l'aide à la pierre dans le
logement privé, ce qui confirme la tendance à la réduction
de ces interventions de l'Etat observée depuis deux ans par votre
commission.
CHAPITRE II :
LES AIDES PERSONNELLES AU LOGEMENT, MAÎTRISER
LA DÉPENSE DANS UN CONTEXTE BUDGÉTAIRE PLUS DIFFICILE